Les clignements spontanés des yeux sont si abondants que leur rôle « périphérique » de protection et d’humidification de la cornée est actuellement considéré comme mineur par rapport à celui qu’il joue dans le fonctionnement du système nerveux central. En effet, le taux de clignement des yeux varie beaucoup avec l’activité mentale, comme on l’observe en particulier au cours d’une conversation.  Cette activité mentale est alimentée par les entrées sensorielles et elle déclenche des sorties motrices observables ; elle est aussi corrélée avec celle de différentes parties du cerveau, qui peuvent s’animer de façon déconnectée de ces interfaces. Sur la base de manipulations de psychologie expérimentale, nous verrons en quoi les clignements des yeux sont des témoins de l’activité mentale, comment ils peuvent contribuer à la communication interpersonnelle, et comment ils participent à moduler la part des échanges entre le monde intérieur et extérieur.

Orateur(s)

• Christian Graff, Enseignant-Chercheur, UGA, Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition