C’est un film dans le film, traduction assez courante pour évoquer réellement le monde du septième art que Cédric Kahn reprend à son compte en doublant la mise . Son réalisateur s’apprête à filmer un conflit social quand la production du film retire ses billes pour désaccord sur le scénario. Le tournage commence malgré tout et l’absence de véritables financements. Ce qui freine beaucoup d’ardeurs et réduit une masse salariale néfaste pour le personnel et la stabilité de l’équipe. La lutte sociale filmée à l’origine pour la fiction s’introduit au sein de la propre équipe de tournage, et devient le véritable sujet du film, sa crédibilité, sa raison d’être. Qui de l’ouvrier ou du comédien revendique le droit à la parole, la légitimité de son action ? Qui refuse de poursuivre le travail sans être payé ? Pour répondre à toutes ces questions Cédric Kahn s’appuie sur une très belle affiche : Xavier Beauvois, un fabuleux financier, un brin retors, Denis Podalydès, tout aussi excellent, en réalisateur malheureux, Jonathan Cohen à la fois comédien et leader syndical très convaincu, Emmanuelle Bercot, Stefan Crepon