F for fake (Vérités et mensonges) Orson Welles
Documentaire 1h28
VOST (Anglais)
France/Iran/RFA
Date de sortie : 1975
Date de reprise 8 février 2023
Avec : Orson Welles, Joseph Cotten, Oja Kodar...
Orson Welles, vêtu en prestidigitateur, nous annonce qu’il va dire toute la vérité pendant l’heure qui suit. Un montage diabolique nous entraîne dans une sarabande de faussaires et de faux-semblants, agrémentée d’interrogations sur la valeur de l’art.
Toute la vérité d’abord sur le roi des imitateurs, l’homme aux 60 noms, Elmyr de Hory, émigré hongrois retiré à Ibiza, dont les toiles, “ajoutant” aux œuvres de Braque ou Chagall, Picasso, Matisse ou Modigliani, ont trompé les meilleurs experts et sont, nous dit-il, accrochées dans les plus grands musées.
En contrepoint, “toute la vérité” sur les ruses du montage en champ/contre-champ ; le secret du dernier nabab, Howard Hughes, et de son supposé biographe ; un retour sur “Citizen Kane”, inspiré en partie du magnat Hughes, dont la compagnie RKO produisit le chef d’œuvre du jeune Welles ; et à la fin, la révélation de la dernière muse de Picasso, qui se trouve étonnamment être une bonne amie de Welles, celle-là même sur laquelle se retournaient apparemment (grâce au montage) tous les regards des passants au début du film. La boucle est bouclée. Que vaut l’art ? Mais que vaudrait la vie sans l’art ?
« Tout ce que vous verrez dans l’heure qui suit est absolument vrai » prévient Orson Welles, avec un sourire.
D’emblée, le ton du film est donné.
Réalisé en 1973 avec la complicité de François Reichenbach, Vérités et Mensonges, qui a pour titre original et complet Nothing but the Truth ; F For Fake, est une œuvre inclassable, à la frontière du documentaire et de la fiction. Orson Welles enquête sur le faux, tel qu’il existe dans le monde de l’art, en nous présentant des personnages historiques. D’abord, le célèbre faussaire Elmyr de Hory, qui a fabriqué à la chaîne des fausses œuvres de grands peintres, Matisse, Picasso ou encore Modigliani. Puis, Clifford Irving, journaliste tristement connu pour avoir falsifié ses histoires et en particulier écrit une fausse autobiographie de Howard Hughes.
Enfin, Welles en vient à parler de Welles, revenant sur son canular radiophonique de 1938, où il conta l’invasion des Martiens, et dont la renommée le propulsa à Hollywood. Nourri par une mise en scène protéiforme, le film s’emploie à brouiller les pistes. Sens et non-sens, vérité et mensonge, le réel et l’imaginaire, tout ici s’entremêle dans un tourbillon d’images et de paroles.
Le réalisateur de Macbeth s’éloigne de Shakespeare et crée son propre langage, en composant un film où le montage est roi. Il devient alors difficile de démêler le vrai du faux, mais cela en vaut-il vraiment la peine ? Pour reprendre la formule de Picasso, à qui Welles consacre la dernière partie de son film :
« L’art est un mensonge qui permet de dévoiler la vérité. »
Isaac Gaido-Daniel (La Cinémathèque)
Cinéma et Philosophie. Séance suivie d'une analyse.
Pré-achat des places conseillé.
( Je prendrai ma place vendredi,si intéressé.e ,je peux en prendre d autres. Le préciser en commentaire ou en MP.)
Séance à 20h00
Rdv à 19h00 au Café Lumière pour boire un verre ou
19h45 devant la caisse