1h23
France
Sorti : 1971
Date de reprise : 19 février 2025
Avec : Isabelle Weingarten, Guillaume des Forets, J.M. Monnoyer
En pleine nuit, Marthe (Isabelle Weingarten) veut se jeter dans la Seine depuis le Pont-Neuf. Jacques (Guillaume des Forêts), un peintre solitaire, l’aperçoit et la sauve. Il lui donne rendez-vous au même endroit le lendemain soir. Marthe confie son chagrin d’amour à Jacques, qui s’éprend de la jeune femme.
..."Présentée en avant-première à Cannes Classics et au Festival Lumière 2024, la restauration 4K de Quatre nuits d’un rêveur sera l’événement du premier trimestre 2025!
"INVISIBLE DEPUIS DES DÉCENNIES, ENFIN DE RETOUR AU CINÉMA !
Après Une femme douce (1969), Robert Bresson adapte pour la deuxième fois consécutive une nouvelle de Dostoïevski, déjà transposée à l’écran en 1957 par Luchino Visconti dans Nuits blanches. Le Paris post Mai 68 sert désormais de décor à cette histoire d’amour déçu : l’idéal fantasmé par le personnage de Jacques reflète ici les désillusions de cette jeunesse éprise de liberté et de passion.
La caméra de Pierre Lhomme capte avec grâce l’atmosphère nocturne de la capitale, au rythme d’une bande son mêlant folk et bossa nova, insufflant une mélancolie douce aux errances de ses protagonistes.
Fidèle à son cinéma privilégiant l’épure et l’ellipse, le réalisateur d’Au hasard Balthazar et Mouchette montre le sentiment amoureux en refusant de recourir à tout effet dramatique dans sa mise en scène ou dans le jeu de ses comédiens. Ce geste artistique si singulier, orchestré par Robert Bresson, inspirera plus tard Jean Eustache (La Maman et la Putain, Mes petites amoureuses) comme Leos Carax (Les Amants du Pont-Neuf)."... "Dominique Païni, Ancien directeur de la Cinémathèque française
"Ce qui fait l’intensité du film de Bresson, c’est d’abord l’émotion que procure la vision d’un artiste en phase avec son époque (il n’exprime aucun mépris, aucune distance avec la jeunesse post-soixante-huitarde, ni avec sa musique, très importante dans le film).
Mais c’est surtout l’intelligence, la compréhension de ce mélange, si fort, si prégnant, si douloureux, si bouillonnant, entre le désir (il y a beaucoup d’érotisme dans ce film, notamment dans les flashbacks qui montrent comment on peut tomber amoureux·se de quelqu’un qu’on n’a jamais vu…) et les sentiments, si perturbants, capricieux, insaisissables, labiles.
Quiconque n’a jamais été jeune ne peut sans doute comprendre la tristesse infinie de Jacques à la fin de Quatre nuits d’un rêveur. Mais qui n’a jamais été victime de la cruauté de sentiments, contre lesquels personne ne peut rien ? Qui n’a jamais été jeune ?"
Jean-Baptiste Morain,Les Inrocks
« Un film incroyable. [...] Heureux ceux qui s’apprêtent à le découvrir.» Paul Schrader