Suite à l’échec de sa Symphonie n° 1, Sergueï Rachmaninov, après une longue convalescence, commence à composer au mois de mars 1897, sur l'insistance de son médecin, le neurologue Nicolas Dahl, le Concerto pour piano n° 2 qui, à sa création en 1901, éclipse totalement le premier, donné neuf ans plus tôt. Alors que d'autres compositeurs explorent alors la modernité, lui affirme pleinement, avec cette œuvre aux teintes automnales, un style fermement ancré dans le romantisme : structure traditionnelle en trois parties, et – sa marque de fabrique – longues mélodies lyriques ponctuées de dissonances coloristes.
Lyrisme passionné
Dès les premières mesures, Rachmaninov installe un ton inimitable, entre fièvre et mélancolie, qui se déploie en d’infinies subtilités. La houle pianistique et orchestrale du premier mouvement cède bientôt la place au chant d'amour de l'"Adagio" et à son lyrisme passionné, avant que le flamboyant final ne vienne mettre un terme à cette apothéose du concerto romantique. Sous la direction inspirée de Stanislav Kochanovsky, l'Orchestre de Paris et le prodigieux pianiste ouzbek Behzod Abduraimov livrent une interprétation magique pour un sommet d’émotion.